KING OF THE ANTS
Réalisé par Stuart Gordon en 2003
Avec Chris McKenna , Kari Wurher, Daniel Baldwin , George wendt , Vernon Wells, Lionel mark smith , Timm Sharp
Ecrit par Charlie Higson d'après son roman
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
Sean Crawley n'attend rien d'autre de la vie que des petits boulots payés au lance pierre, Il en serait encore a tirer le diable par la queue si le destin ne l'avait pas mis sur la route de Ray Matthews, un puissant entrepreneur compromis dans des affaires louches.
Matthews demande a sean d'épier puis de tuer un expert comptable qui pourrait l'envoyer derrière les barreaux... sean obeit.
Il devient désormais l'homme a abbatre, a abattre ou d'abord a faire parler, Matthews et ses hommes vont tenter de faire avouer a Sean ou il cache les preuves du meurtre , pour lui arracher ces aveux ces hommes sont prêts a tout y compris a faire subir a sean ce qu'aucun homme n'a jamais fait subir a un autre...
Principalement connu pour ses délires cultes et gorissimes eighties que sont FROM BEYHOND et RE-ANIMATOR, Stuart Gordon a souvent été catalogué cinéaste rigolard grand guignolesque adepte du gore cradinge et de l'humour crasse...
Pourtant bientot trente ans après le début de sa carrière , Stuart Gordon apparait comme l'un des réals de genre les plus fascinants de sa génération...
Tombé dans l'oubli des rayons Z des videoclubs après FORTRESS (avec notre totoff national), le bonhomme opère depuis quelques années un retour en force impressionant a grands coups d'oeuvres chocs, surprenant tout le monde en s'attelant a des sujets casses gueules et en refusant la facilitée... king of the ants est symptomatique de cette volonté qu'a Gordon de se renouveler sans jamais se renier ( Et Dagon a ce titre était également representatif de cette démarche, gordon ayant pour la première fois choisi d'adapter Lovecraft en bridant son humour [même si le film n'en est pas dénué]et en assumant un aspect premier degré constant absent de ses oeuvres de jeunesse.... se renouveler sans se renier) retour sur une oeuvre fascinante mais inégale.
En effet, ceux qui s'attendent a se poiler comme des otaries bourrées devant les déviances gores du grand Stuart risquent d'être quelque peu surpris par ce nouvel opus du maitre , Psychologique subversif et dérangeant, voici qui pourrait qualifier a merveille l'ovni fulgurant de Gordon, situé entre le thriller , le polar et le survival, le métrage ne cesse de surprendre de par son agressivitée, sa noirceur et son profond nihilisme.
Reflexion sur la monstruositée et ce qui l'engendre , king of the ants risque de révulser les bien pensants , en brouillant tout repère d'identification pour le spectateur (Sean Crawley est un voyeur , un petit minable manipulé par les puissants et en aucun cas une figure iconique ou mythique identificatrice du moins pas au début...d'ailleurs Crawley est un nom qui vient du verbe to crawl, ramper comme un insecte) Gordon, installe dés les premiers plans une ambiance malsaine et dérangeante, étouffante , prend ses distances avec le spectateur pour mieux le prendre par derrière.
A coups d'images chocs que vous n'êtes pas prêt d'oublier , Tonton gordy opère un revirement de situation incroyable , permettant a Sean Crawley de gagner la sympathie du spectateur lorsque s'opère devant ses yeux une monstrueuse transformation, torturé, humilié , battu, violentée moralement et phyisquement (a grands renforts de maquillages rappelant le grand Tsukamoto et son tokyo fist)... soudain, alors même que Sean se retrouve vidé de toute humanitée , face a ses visions monstrueuses , projections des tréfonds de son âme ( une femme avec une bite énorme, un énorme tas de chair pourrisant qui bouffe de la merde et autres réjouissances hallucinantes) , le spectateur se surprendra a éprouver une sympathie pour Sean, Gordon en vidant son personnage de toute notion de bien ou de mal , en engendrant un monstre provoque la sympathie du spectateur, l'horreur et la monstruositée révelatrice de la véritable notion d'humanitée , enfin après avoir subi l'horreur et l'humiliation, la violence la plus barbare (les bourreux de Sean lui bande les yeux et passe chaque jour lui mettre des coups de club de golfs sur la tronche) , Sean peut devenir vrai.
La violence et l'horreur comme revelation de la veritable humanitée? bien sur si l'on en croit les visions de sean, corps mutilés ou transformés , expression de sa folie grandissante mais paradoxale, car plus la raison de Sean l'abandonne plus il est capable d'avoir un regard lucide sur lui même , sur ses pulsions et ce qu'il est vraiment, enfin liberé de sa condition (par la barbarie) révelée a lui même par ses visions d'horreur et la violence qu'il subit il peut enfin devenir ce qu'il est vraiment : le roi des fourmis (king of the ants)
Bien sur on parle ici de transformation intèrieure même si Gordon de par son style volontairement outrancier cède bien volontiers a l'utilisation de plans fantasmagoriques (qui ne désservent jamais le récit) et a une violence physique outranciere qui risque de clouer les plus sensibles sur leur siège...
Scènes de tortures interminables, violence extreme et frontale qui n'est pas sans rappeler les excès d'un certain Takashi Miike (que Gordon retrouvera d'ailleurs plus tard sur les masters of horror), erotisme malsain, et discours subversifs constituent donc les grandes lignes de ce film plus subtile qu'il n'y parait, veritable film de personnage, faux thriller usant d'effets grand guignolesque chers a son réalisateur, King of the ants est emmené par une troupe d'acteurs littéralements habités.
De Daniel Baldwin en truands alcolos et malsain a Chris mcKenna en psychopathe en devenir , en passant par Kari Wuhrer en femme meurtri mais également fatale, king of the ants est hanté par un casting de gueules incroyables sublimés par la réalisation sans faille du grand stuart qui délivre des scènes tendues comme un strig et questionne par l'image le spectateur sans jamais sombrer dans le didactique ou l'explicatif... un veritable tour de force qui suffirait amplement a pouvoir qualifier king of the ants de chef d'oeuvre total...
Hélas , king of the ants souffre d'un défaut de taille, une construction dramatique en crescendo désamorcé par un tour de passe passe scènaristique inutile qui anihile litteralement la tension, sans en réveler plus, la première heure de king of the ants propose une montée en tension qui vous colle a votre siège mais se soldera par une frustration extreme en raison d'un passage a vide horripilant...
Alors bien sur le final est un monument de violence hardcore et malsaine , et Gordon assume jusqu'au bout son propos subversif et violemment contestataire , mais rien n'y fait passé la première heure le soufflé retombe quelque peu, la faut a un scenario qui se perd dans ses enjeux dramatiques les plus complexes et oublie en route le temps d'un quart d'heure destabilisant sa veritable thematique ...
Mais qu'importe finalement, si King of the ants n'est pas le chef d'oeuvre qu'il aurait pu être il n'en reste pas moins une grande oeuvre malsaine et fascinante , outranciere et jusqu'au boutiste qui dévoile une nouvelle facette du cinéma de Stuart Gordon, qui complexifie ses thèmatiques et affine a chaque fois son approche , a ce titre King of the ants pourrait prétendre être le premier volet d'un dyptique sur l'alienation societale puisque quelques années plus tard gordon signera sur le même thème avec cette même approche frontale , a la fois grand guignolesque et épurée , le génialissime et chef d'oeuvresque Edmond, veritable baffe intergalactique , hantée par william H Macy dans l'un de ses meilleurs rôles, et écrit par le Génial David Mamet (d'après l'une de ses pièces), reste que si il n'est pas tout a fait a la hauteur de ce dernier , King of the ants est un film qu'il vous faut voir absolument , une oeuvre a la fois fasinante, complexe et viscerale.... jusqu'au boutiste et sans concession.
Gordon est un maitre.
-jonathan A.K.A kitano jackson-