Peter jackson's king kong
réalisé par peter jackson en 2005
avec Jack Black, andy Serkis, Naomi Watts, Adrien Brody, Collin Hanks, thomas Kretschman
(voici un petit extrait de quatres minutes du ce chef d'oeuvre absolu, pour ceux qui ne l'auraient toujours pas vu)
Quant a l'âge de neuf ans Peter Jackson découvre King Kong de Merian Cooper et Ernest Shoedsack, il ne sait pas encore que ce grand film d'aventure aux effets spéciaux révolutionnaires de Willis O'Brien va changer sa vie. En effet, Jackson ne cesse de le clamer partout, King Kong est le film qui lui donna l'envie de faire du cinéma (Nda : on ne remerciera jamais assez Cooper et Shoedsack pour cela)
ainsi quant il annonça en 1996 qu'il s'apprêtait à tourner sa propre version du mythe, le fan de base ne pouvait que saliver. Hélas les événements qui suivirent sont bien connus de tous aujourd'hui et nous rappellent que le monde du cinéma est bien pire que Skull island. Retour sur la genèse d'un projet rêvé. En 1996 Peter Jackson Frappe à la porte du studio Universal, dans ses mains, il détient le script de King Kong, il s'agit d'un film d'aventures se déroulant pendant la guerre de quatorze au ton très humoristique qui convainc sans peine les producteurs. La pré-production est lancée le budget atteint des sommets encore inconnus a l'époque (bien que plus de 10 fois inférieur à celui du King Kong de 2005 !!!!). Jackson est aux anges, il s'apprête enfin a commencer le tournage du film de sa vie, de son rêve de gosse, il sera celui qui vengera les fans du remake foireux de John Guillermin (et de son ignoble suite, dans laquelle Kong subit un greffe de cœur avant de courir dans la prairie façon Laura Ingalls avec sa femme et son fils, il faut le voir pour le croire !!!), Mais c'était sans compter sur les échecs de ce " tâcheron " de Rolland Emmerich et de son gros lézard vert bouffi a l'andouillette et à la fougasse (c'est Godzilla ça ???) et du remake pitoyable de Mighty Joe Young sorties la même année, or de tels gadins au Box office ce n'est pas pour plaire au producteurs, et puis un producteur il faut le savoir c'est très con, un producteur c'est incapable de faire la relation entre la nullité cosmique des deux nanars cités précédemment et leurs échecs respectifs au box office, le producteur dans sa grande intelligence préfère se consacrer à une équation plus simple : LES ANIMAUX GEANT AU CINOCHE C'EST PLUS RENTABLE. En une fraction de seconde les rêves de notre néo zélandais préféré partent en fumée.
N'allez cependant pas croire que la version de ce Kong de 1996 soit totalement invisible, car il vous est possible d'en voir une grande partie dans le film La momie de Stephen Sommers, pour les besoins duquel les producteurs ont allégrement pillé le script de Jackson et Walsh (et oui quitte a être con autant l'être jusqu'au bout !!!). Dépité le gros génie barbu s'en va réaliser Fantômes contre fantômes, produit par Robert Zemeckis, il en profite pour faire sa petite enquête sur la manière de réaliser plusieurs films en même temps (Zemeckis était à l'époque le seul a avoir réussi cet exploit, en tournant en même temps Retour vers le futur 2 et 3) enquête qui le mènera bien entendu à réaliser la mythique trilogie du Seigneur des anneaux.
Nous sommes en 2003, le retour du roi fait une sortie fracassante sur les écrans du monde entier et clôt la trilogie avec brio, c'est alors que Jackson surprend tout le monde (et oui, qui pensait qu'il allait tourner le Hobbit hein ? allez avouez !!!) et fait une annonce qui fait l'effet d'une bombe : il a commencé la réécriture de son bébé : King Kong. Écrasante nouvelle, car après le carton cosmique de sa trilogie on ne doute pas une seule seconde de la liberté totale du maître sur ses futurs projets, de plus, la maturité acquise sur LOTR lui permet de retravailler son script de manière plus sérieuse moins légère, le traitement qu'il lui applique se rapproche de celui du seigneur des anneaux, pas de second degré ici mais du sentiment, pur et exacerbé, il réunit donc sa dream-team composé de sa femme Fran Walsh, de Phillipa Boyens et de lui-même et il s'attelle a ce qui sera le plus gros film d'auteur de tous les temps (car qu'on ne s'y trompe pas Peter Jackson est un auteur à part entière, la preuve? Un film de trois heures (!!!) tourné en Nouvelle-Zélande produit par Jackson, écrit par Jackson réalisé par Jackson dont les effets spéciaux ont été réalisés par la boite de Jackson (!!!) 2 ans plus tard le résultat est là : L'heure du verdict !!!
Mes amis, l'heure est venue de remercier Tonton Emmerich, car sans son plantage sur Godzilla, il est évident que le film que je viens de voir (j'en tremble encore) ne serait pas le même, on remercie donc le petit Roland (mais on lui laisse son bonnet d'âne) et on passe aux choses sérieuses car le film va au-delà de tous les espoirs. On le comprend dés la séquence d'intro qui nous propulse dans un new York plus vrais que nature et surtout bien loin de la vision glamour dont on a l'habitude, ici les comédiens crèvent de faim, les gens vivent avec des animaux et les riches sont des salopards de profiteurs (les producteurs ne sont pas gâtés, un compte a régler Peter ?), On comprend également que bien loin de Lucas et de sa dernière trilogie Star Wars Jackson ne capitalise pas sur les effets spéciaux mais sur les personnages, brillante exposition dans laquelle il se permet de prendre son temps (environ quarante cinq minutes) pour mieux faire monter la pression et tout faire exploser lors de la tétanisante et pharaonique scène de naufrage du venture. Nous sommes sur Skull island, tremblants et apeurés (un exploit étant donné que l'on sait ce qui va se passer !!!) une tribu cannibale capture Ann Darrow, Kong apparaît sous nos yeux !!!
Et c'est là, au sein de cette jungle luxuriante vivante comme jamais que le maître nous dévoile sa créature, dans une scène d'une sauvagerie absolument soufflante soutenu par des effets spéciaux sidérants, King Kong prend vie la sur l'écran, sauvage et brutale, cadré caméra a l'épaule comme seul Jackson sait le faire, le gorille de neuf mètres semble bel et bien vivant, fait de chair et de sang!!! Déjà comblé le spectateur croit pouvoir se reposer mais doit faire face à prés de deux heures d'action non-stop soutenues par la musique magnifique de Howard. Mais la force du film réside dans le fait que Le réalisateur ne perd jamais de vue le principal : l'émotion, et tisse un lien de tendresse d'une candeur absolument bouleversante entre le gorille et Ann Darrow soulignant encore plus la quasi-schizophrénie de la bête (là où l'érotisme des précédentes versions appuyait sur le coté bestiale), Le message est clair Kong est une créature sauvage mais innocente, se comportant avec une douceur infinie avec Ann il n'en reste pas moins un colosse d'une force et d'une sauvagerie redoutable et il n'est ainsi pas rare de passer d'une scène d'une tendresse touchante à une scène de carnage orchestré par le même gorille, la question du film se pose enfin, qu'est ce qui nous définit en tant qu'humain ? Est-ce notre apparence ou est ce nos actes, car Kong est de toute évidence un chevalier indompté, symbole d'une liberté totale enchaînée par une société qui le craint, et apparaît comme étant l'un des personnages les plus humains, et c'est sans détour que Jackson nous balance des émotions pures, dénuées de tout cynisme malvenu, en s'adonnant à une certaine poésie et en prenant le temps de tisser une relation entre Kong et le spectateur.
Alors quant enfin arrive la fameuse scène de l'empire state Building, le bruit des biplans finira de fendre le cœur du spectateur, car l'issue est proche, Kong doit mourir, et c'est avec une émotion non dissimulé et une pudeur admirable que le maître néo-zélandais filme la mort de l'animal, pas d'effets pompiers, pas de mouvements de caméra racoleurs, il le laisse partir et filme tendrement l'émotion de ses personnages, puis il libère le spectateur (moi en l'occurrence) qui en sortant de la salle regardera le ciel rêveur dans le but d'y apercevoir en haut d'un immeuble la silhouette d'un gorille géant tenant dans ses bras une frêle jeune femme transie d'amour&ldots; il repensera à ce film, le plus beau vu cette année et le plus spectaculaire jamais réalisé.
-Kitano Jackson-