DAGON
Réalisé par Stuart Gordon en 2001
Ezra Godden (Paul Mars) , Francisco Rabal (Ezequiel) , Raquel Meroño (Bárbara) , Macarena Gómez (Uxía Cambarro) , Brendan Price (Howard) , Birgit Bofarull (Vicki) , Uxía Blanco (la mere d'ezequiel) , Ferran Lahoz (le pretre) , Joan Minguell (Xavier Cambarro) , Alfredo Villa (Capitaine Orfeo Cambarro)
D'apres une nouvelle d' HP Lovecraft
Produit par la fantastic factory.
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Paul et sa séduisante amie Barbara céèbrent le succès de leur dot.com compagnie sur le yacht d'un couple d'amis proches , près des cotes de la galice en espagne.
Apres qu'une tempête d'une incroyable violence eut fait s'ecraser leur bateau sur des recifs , Paul et Barbara réussissent a atteindre le rivage d'un petit port de pêcheurs appelé Imboca...
Alors qu'ils cherchent de l'aide , le village semble désert , mais a la nuit tombée ils vont découvrir les habitants , leurs rituels et leurs secrets , ceux ci sont en effet les disciples du monstrueux Dieu de la mer : DAGON.
Produit par la désormais Mythique Fantastic factory (une societé fondée par Brian Yuzna , qui produisit entre autre , l'interessant ROMASANTA- l'enfer des loups - , les nullissimes Faust et ARACHNID et l'excellent DARKNESS) DAGON aurait a priori tout du projet qui fait peur , trainé pendant plus de quinze ans par Stuart Gordon et Brian Yuzna , décrié par tous les fans de lovecraft avant même sa sortie , le film se traine une réputation de nanar ridicule.
Pourtant dés les 5 premieres minutes un constat d'évidence s'impose : Primo , Dagon n'a rien d'un nanar , secondo il pourrait bien s'agir de la meilleure adaptation de lovecraft vue sur un écran.
Génerique sublime et camera experte a la clé , Gordon nous entraine dans un enchainement intense d'horreur et de monstruositée en tout genre , nul besoin de se cacher derriere une intrigue faussement complexe , Gordon a bel et bien compris que ce qui fait la force d'un film c'est avant tout sa mise en scene et par consequent l'implication émotionelle qui en découle.
Dagon découle de cette logique proprement implaccable et precipite donc le spectateur dans plus d'une heure et demi de metrage hyper tendu et ultra nerveux , de l'attaque de la chambre d'hotel par des hommes poissons a des scenes de torture hardcore et gore (comme on les aime) en passant par une baston avec un homme poulpe dans une maison innondé , le réalisateur ne laisse que peu de répit a son spectateur , et lorsque le calme arrive enfin c'est pour mieux laisser place a une poesie lyrique superbe qui prépare avec brio la montée d'adrenaline suivante , sciant.
On comprend donc tres vite la note d'intention de stuart gordon , Revenir enfin a de la bonne série B nerveuse et méchante , du pur film d'horreur bourré jusqu'a la gueule de monstres dégenerés et de meurtres sadiques.
Pari réussi , tant Gordon n'a de cesse d'éblouir par une generositée qui force le respect , fonçant a corps perdu dans le gore le plus crade (ezequiel écorché vif) dans l'erotisme soft le plus jouissif (avec nombres de plans sur des filles topless absolulment gratuits) , n'oubliant pas au passage de livrer maints hommages a Tobe Hooper , Todd Browning et autres maitres du genre , et ne lesinant pas sur les monstres les plus flippants , Stuart Gordon livre une sorte de Série B parfaite , bourré a craquer de tout ce qu'on aime et le fait avec amour et respect.
Bien sur on pourra toujours jouer la fine bouche face a des effets speciaux pas toujours géniaux (les effets de latex sont somptueux mais les images de synthese toutes pourries) mais rien n'y fait DAGON reste une série B comme on en fait plus .
Armé d'un script classique mais béton , de sa camera et SURTOUT d'une paire de CORONES démesurées , Gordon risque de faire chier la generation scream a grand coups de monstres craspec , assumant le serieux de son propos jusqu'au bout , ne laissant que peu de place a l'humour ou au cynisme , il comprend qui plus est parfaitement les mecanismes de la peur et les exploite jusqu'a un final noir au possible , renouvellant sans peine a chaque instant le concept limité mais ultra jouissif de son film (en gros un mec est poursuivi par des mutants dans un petit village isolé) il signe ici son meilleur film depuis re-animator , et offre a la fantastic factory son plus beau film.
ALors bien sur , j'entends deja les fans du grand H.P hurler au scandale , prétexter que l'oeuvre de leur maitre est plus fine que cela , je leur répondrais par un grand OUI suivi d'un énorme NON , car si Lovecraft ne se jette en effet jamais dans le grand guignol , ces oeuvres sont toujours suffisament troubles et complexes pour que l'on puisse en tirer quelque chose de purement personnel , c'est ce que fait Gordon , fonçant dans le tas avec perte et fracas et livrant une petite perle de la serie B qui s'assume , vous je sais pas mais moi je dis RESPECT.
- Kitano jackson A.K.A Stuart Gordon's fan -